
Collection : Arts
Paru en novembre 2018
22 × 20 cm, 96 p., textes, photographies, collages, 2018.
ISBN 978-2-86364-336-5
Prix : 26 €
« À la fin des années quatre-vingt, dans la boutique à l’enseigne des Fruits du matin dont j’étais le client au Caire j’ai appris, jour après jour, comment on nomme dans le parler égyptien les différentes espèces d’oranges, de mangues, de mandarines… que le marchand me présentait. Sur chacun des sacs de papier brun qu’il utilisait était imprimée la même composition : des mots calligraphiés et un motif “fruitier”, une grappe de raisin, une poire, des bananes...
J’ai conservé ces sacs. Je me les suis appropriés. Je les ai retravaillés, interprétés, selon une longue pratique mienne du dessin, de la copie, de la surcharge, du découpage, du prélèvement, du montage et de l’emboîtement. Je me suis prêté aux associations des couleurs et des formes, des goûts et des odeurs.
Plus tard j’ai commencé de confectionner des fragments de récits, des descriptions de lieux, d’ambiances, d’arts de faire ; à la manière dont j’avais procédé parfois avec les images, j’ai esquissé également des échappées suggérées par le pouvoir des seuls mots de l’enseigne de “mon” marchand du Caire ou par les fruits du matin, papier et chair, qui délient les langues, dénouent la main. »
Jean-Charles Depaule est poète et chercheur en anthropologie urbaine. Il a enseigné à l’École d’architecture de Versailles avant de poursuivre au CNRS ses travaux sur les espaces de l’Orient arabe et les mots de la ville. Outre ses travaux d’écriture, il fait également des images en deux ou trois dimensions. Il a notamment publié À travers le mur (2014), L’impossibilité du vide, une anthologie littéraire des espaces de la ville (2016).
Mise à jour :dimanche 26 janvier 2025 | [Mentions légales] | RSS 2.0